Deux briques, un trou…voilà ce à quoi se résumaient, pendant des décennies, les toilettes publiques dans la plupart des provinces rurales chinoises. Impossibles à trouver, dangereuses, ou insalubres, les toilettes chinoises ont longtemps posé un problème de santé publique.
Si le sujet prête parfois à sourire, il est pris très sérieusement par les Nations Unies qui, en 2013, ont fixé au 19 novembre la Journée Mondiale des Toilettes afin de sensibiliser les leaders internationaux à l’importance d’avoir des sanitaires propres.
Les études en attestent : L’assainissement inadéquat et l’eau insalubre sont responsables de millions de cas de choléra, de diarrhée, de dysenterie, d’hépatite A, de poliomyélite et de typhoïde. La diarrhée provoquée par des toilettes sales est l’une des raisons principales du taux de mortalité infantile. Pourtant un milliard de personnes, soit 15 % de la population mondiale, n’ont pas accès à de bonnes conditions d’hygiène quand elles se rendent aux toilettes, tandis que 4,5 milliards de personnes, soit 60 % de la population mondiale, ne possèdent pas de toilettes à la maison ou disposent de toilettes qui ne permettent pas une évacuation des excréments dans des conditions sanitaires acceptables.
Ainsi, en 2015, prenant toute la mesure du problème, le Président Xi Jin Ping a lancé « La Révolution des toilettes » en déclarant : « Le problème des toilettes n’est pas un problème anodin. Il est une part essentielle de la modernisation de notre civilisation urbaine et rurale ».
Il n’en fallait pas plus pour que des mesures colossales soient aussitôt entreprises dans toutes les provinces et les municipalités. Les résultats sont là et les chiffres sont éloquents.
Depuis 2015, 68,000 toilettes ont été rénovées, 64,000 autres devraient être installées d’ici la fin de 2020. L’objectif est clair : 100% des toilettes en zones rurales seront « civilisées » d’ici 2030.
Il faut dire que pour ceux qui ne répondent pas aux exigences de qualité du leader chinois, les sanctions peuvent être sévères.
Récemment, Phoenix News rapportait ainsi que suite à une visite de contrôle surprise de Li Wen Chao, cadre supérieur du Parti et maire de Dongxing, les employés du Bureau du Tourisme du Guangxi ont été contraints de nettoyer eux-mêmes les toilettes publiques – jugées dégoûtantes – du site touristique du Zhushan.
Il faut dire qu’en 2012 déjà, les autorités locales de Beijing avaient fixé la barre très haut : ne pourraient être considérées comme propres que les toilettes où ne virevolteraient pas plus de deux mouches…