Après trois décennies de politique de l’enfant unique, marquées par un nombre accru de stérilisations forcées ou d’avortements sélectifs – pour privilégier la naissance de petits mâles – le bilan est sans appel : il y a désormais 34 millions de plus d’hommes que de femmes en Chine.
Alors qu’ils pensaient que la malchance s’était abattue sur eux, les parents d’un enfant unique de sexe féminin – en âge d’être marié – réalisent à présent qu’ils détiennent en réalité un moyen simple et efficace de toucher le jackpot.
Car face à une telle pénurie de femmes, et anxieux de marier leurs fils célibataires et de s’assurer une descendance, nombreux sont les parents prêts à payer une petite fortune pour trouver un accord avec la famille d’une future mariée.
Les prix flambent. Dans les zones rurales, les familles n’hésitent pas à débourser plusieurs années d’économie.
Ironiquement, plus une région est pauvre et plus les prix à payer pour avoir une épouse sont élevés car les mariées potentielles ont besoin d’être « persuadées » de rester ou de venir s’installer dans des régions rurales jugées peu attractives.
« Ce n’est pas un mythe qu’un mariage arrangé peut parfois plonger une famille dans la pauvreté », déplorait ainsi récemment un officiel du Henan dans Beijing News.
Par crainte de voir se multiplier les cas de trafics de femmes ou d’arnaques à la dote, certaines autorités locales ont tenté d’imposer un plafond légal au « prix d’une mariée ». Selon les provinces, ce prix varie de 20.000Rmb (2.500 Euros) à 100.000Rmb (12.500 Euros).
Mais malgré les menaces de poursuites judiciaires, les parents de jeunes filles à marier refusent de se soumettre à des lois jugées injustes. Et, paradoxalement, ce sont les parents des garçons célibataires qui protestent le plus : comment trouver une épouse « de qualité » si on ne peut plus surenchérir ?
Une poule aux œufs d’or !