La Chine, pays tristement célèbre pour ses contrefaçons en tous genres, vient d’accomplir une nouvelle prouesse avec la construction d’une réplique grandeur nature du Sphinx de Gizeh dans la ville de Shijiazhuang (province du Hebei, au nord du pays).
La nouvelle ayant rapidement fait le tour de la planète et suscité l’indignation internationale, les promoteurs du projet se sont empressés d’annoncer la démolition du Sphinx en expliquant que celui-ci aurait été uniquement bâti pour les besoins du tournage d’une série TV. Dans les faits, il est probable que la véritable intention de ceux-ci était avant tout mercantile, en essayant d’attirer des touristes. Les promoteurs auraient toutefois paniqués au vu de l’ampleur prise par l’affaire, notamment lorsque le Ministère Egyptien pour la Protection des Antiquités aurait menacé de déposer plainte auprès de l’UNESCO pour non-respect des règles internationales de protection des monuments classés au patrimoine mondial de l’humanité.
Déjà affaibli par une instabilité politique devenue chronique, le secteur touristique égyptien ne souhaite certainement pas voir le Sphinx de Shijiazhuang détourner de l’Egypte de potentiels touristes chinois.
Mais le mal est déjà fait. ‘’Se rendre à Shijiazhuang est bien moins cher et moins risqué que d’entreprendre le long voyage nécessaire pour voir l’original ! ’’ ; ‘’ Il me suffit maintenant d’aller à Shijiazhuang et de prendre une photo près du Sphinx : tous mes amis penseront que j’étais bel et bien en Egypte !’’ , se félicitaient par exemple de jeunes internautes chinois sur leurs comptes Weibo (le twitter chinois).
Dans le même temps, les quotidiens chinois se montraient quant à eux beaucoup plus sévères. Dans un article intitulé « Qui nous sauvera de nos paresse culturelle ? » le Guangdong Daily ne mâchait pas ses mots : « le Sphinx de Shijiazhuang est une honte absolue pour la Chine. Non seulement cette affaire contribue à donner l’image d’un pays malhonnête, mais elle montre également au monde entier le peu d’attention que nous portons à l’histoire et à la culture ».
Rappelons que la Chine est déjà passée experte dans la réplique de lieux et monuments connus. Pour ceux qui souhaiteraient profiter d’un prochain séjour dans le pays pour y admirer autre chose que les splendeurs chinoises, il est ainsi possible de visiter une réplique du village autrichien Hallstatt dans le Guangdong, du Tower Bridge de Londres dans le Jiangsu, sans compter les innombrables copies d’immeubles haussmanniens construites à la va-vite dans les villes nouvelles. Une réplique de la Chapelle Notre-Dame-du-Haut (Le Corbusier) avait également été érigée à Zhengzhuo avant d’être détruite suite à une protestation du gouvernement français.
Bref, à quand une réplique de la Cité Interdite au pied des grandes pyramides ?